Qu’est ce qui nous empêche d’être nous-mêmes, d’être heureux, d’être ouverts au monde et aux autres, de trouver la paix ?
Cela tient au fait entre autre de détourner notre regard, de nous perdre, de nous plonger dans un brouillard aveuglant et par là même d’être coupés de la vie en nous, de nos ressources.
Cela reste bien sûr un mystère car l’Être humain n’utilise pas encore la totalité de ses capacités et il évolue sans cesse.
Comment sortir de ce brouillard ? De cette lassitude ? En retrouvant un regard neuf par rapport aux choses et sur nous, ce qui pourrait être la définition de l’innocence, ce regard qui n’est pas altéré par la peur due à nos croyances limitées.
La phrase écrite sur le temple de Delphes, connais toi toi-même et tu connaitras les dieux et l’Univers, nous invite à nous rencontrer nous-mêmes, à sortir de notre « faire semblant », « suivre la mode », « suivre le bon ton pour être aimé » etc… Tant que nous suivons des références externes, nous restons étrangers à nous-mêmes. Et pourtant la recherche de l’être humain reste commune : se sentir aimé, être en paix.
Notre époque fait fasse à l’uniformisation qui conduit un monde en masse, un quotidien mécanisé terne, gris, fatigué, à une machinerie déshumanisante. Comment sortir de cette énergie grégaire et anesthésiante. Nous ne nous voyons plus. En prendre conscience, le voir clairement nous sort déjà de notre torpeur.
Quand nous nous regardons dans le miroir, nous éprouvons une certaine gêne à nous voir, nous n’aimons pas trop nous regarder car notre regard n’est pas relié au cœur, nous avons généralement ce regard scanneur pour vérifier si nous correspondons bien aux mensurations à la mode. C’est pour cela que nous mendions des compliments et nous ne sommes jamais comblés, il nous en faut toujours plus.
Alors en prenant conscience de ce mécanisme, nous pouvons peut-être tenter de nous regarder avec plus d’amour, découvrir cette partie plus divine en nous.
Mallarmé nous parle de la mysticité du miroir, voir notre coté plus vivant que de la matière esthétique.
Car si nous nous rencontrons vraiment on fait l’expérience d’une distance entre l’image à laquelle on se réduit et quelque chose de plus vaste, nous avons à mourir à une idée de nous même pour renaitre à neuf comme ange, c’est rare quand nous nous regardons dans le miroir, que nous soyons en admiration et voyons notre côté divin. La divinité n’est jamais que soi, elle n’est pas extérieure nous dit Mallarmé.
Mallarmé :
« Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
Que la vitre soit l’art, soit la mysticité à renaître,
portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté ! »
Se connaitre c’est mourir à ce que nous croyons être nous, à nos opinions arrêtées, à toutes les images de nous même auxquelles nous nous sommes identifiés, je sais qu’il y a quelque chose de plus vaste.
A travers le yoga et la méditation, nous sommes invités à cette rencontre intime avec nous-mêmes où la source de la vie se révèle, celle qui nous maintient vivants.