Qui suis-je sans histoire ?
Avez-vous remarqué ?
Quand nous tournons notre attention « vers l'intérieur » , quand nous commençons une introspection , c'est presque toujours avec une intention : mettre fin à une souffrance, apaiser le mental, calmer les émotions…
Nous cherchons une paix, une issue , quelque chose qui semble toujours un peu plus loin, dans un « plus tard » .
Ce mouvement est sincère, mais il reste une stratégie du mental .
Il est animé par l'idée d'un « moi » qui pourrait contrôler, transformer ou éliminer ce qui est là.
Ce regard, dirigé vers un mais, n'est pas le Regard dont parlent les sages , celui qu'on appelle parfois Conscience, Présence, Être profond .
C'est humain et naturel de vouloir se sentir mieux.
Mais si nous observons avec honnêteté, nous voyons que ce mouvement fait partie d'une croyance : qu'il existe quelqu'un qui pourrait, par sa volonté, stabiliser la paix et éviter la souffrance .
Est-ce vraiment le cas ?
Dans votre expérience directe :
pouvez-vous éloigner la souffrance pour toujours ?
pouvez-vous maintenir la joie, la paix ou toute émotion agréable indéfiniment ?
pouvez-vous contrôler le flot de la vie ?
Non.
Car ce qui est passager ne peut offrir un refuge durable.
Et un regard motivé par une attente, aussi subtile soit-elle, ne peut être libre.
Le véritable Regard n'est pas un regard.
Ce n'est pas une fonction, ni une action, ni une qualité de la personne.
Ce n'est pas une conscience « de » quelque chose.
C'est simplement être.
Sans attente.
Sans direction.
Sans rejet.
Sans appropriation.
Un silence sans origine.
Une présence qui se suffit à elle-même ,
sans forme, sans nom, sans commencement ni fin.
Là, les mots s'arrêtent.
Ce Regard, c'est ce que vous êtes.
Laissez ces phrases résonner doucement , jusqu'à ce qu'elles se dissolvent dans le silence du cœur.
Jusqu'à ce qu'il ne reste que le Regard lui-même.
Alors, en tant que pur Regard , voyez :
Tout apparaît en vous — pensées, émotions, sensations, formes.
Vous êtes l'accueil inconditionnel ,
immobile au cœur du changement ,
intact et libre de toute atteinte.
Ce qui demeure, c'est la Conscience pure.
Sans refuge à chercher.
Sans centre à protéger.
Sans distance à franchir.
Il n'y a rien à atteindre.
Tout est déjà embrassé.
Dans cette reconnaissance :
le sourire du Cœur,
la paix simple d'être,
la joie d'exister sans histoire.
Alors, les tensions se relâchent.
Le combat intérieur cesse.
Même la souffrance perd son aspect de lutte.
Elle est simplement vue, accueillie, traversée.
Et ce qui reste…
c'est la Joie.